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    Le dernier souffle du perroquet gris du Gabon au Ghana

    Le dernier souffle du perroquet gris du Gabon au GhanaLe gris du Gabon (Psittacus Erithacus), est le plus connu, mais aussi le plus populaire des perroquets. Largement menacé à travers le monde, il est marqué de la triste étiquette « Appendice II de la CITES ». Cette distinction lui apporte une protection relative. Néanmoins, chaque année, sa population décline et au Ghana, cela a pris des proportions alarmantes.

    En effet, en 2015, il a été recensé 99 % de sujets en moins dans ce pays. Un groupe de scientifiques de la Manchester Metropolitan University du Royaume Uni a fait ce triste constat en ne dénombrant que 12 sites comptant encore cette espèce sur les 42 existant jusqu’alors, chaque secteur mesurant 100 m2. Au total, seulement 18 perroquets s’y trouvaient, une donnée jugée choquante par Nigel Collar, qui a co-écrit le rapport. Ce dernier estime d’ailleurs qu’il est difficile de savoir quelle solution adopter face à une disparition aussi rapide et d’une telle ampleur.

    Nathaniel Annorbah, responsable de cette étude, a quant à lui interrogé 900 Ghanéens pour connaître leur avis sur les raisons de ce déclin. 37 % d’entre eux seulement ont mis en cause le commerce des animaux de compagnie. Cela peut sembler surprenant, car nous tendrions à mettre ce vecteur en cause en priorité, de notre point de vue d’observateurs extérieurs. 42 % ont en revanche estimé que la déforestation en était la principale responsable.

    Le dernier souffle du perroquet gris du Gabon au GhanaQu’il s’agisse de l’un, de l’autre ou de la combinaison de ces deux paramètres, le fait est que la situation est grave. Cela laisse-t-il entrevoir l’avenir des gris du Gabon à travers le monde ?

    Globalement la situation de ces oiseaux pourrait être meilleure dans le reste de l’Afrique, si ce n’était la pression énorme que le commerce des animaux de compagnie y exerce. La World Parrot Trust estime qu’un changement s’impose dans la CITES en ce qui concerne le statut des gris du Gabon. Cela se justifie par les milliers de psittacidés exportés chaque année, des chiffres énormes que les populations sauvages ne sauraient supporter indéfiniment.

    Mettre fin au commerce des perroquets sauvages est donc une étape incontournable pour préserver la population survivante. Cela passerait par le changement de statut de cette espèce. Si le gris du Gabon était en Annexe I de la CITES, il bénéficierait des mêmes mesures de protection que Le Strigops Kakapo ou le Cacatoès des Moluques, ce qui permettrait de contenir son commerce dans un cadre plus limité et qui sait, lui accorder une bouffée d’oxygène supplémentaire, si dans l’intervalle, l’Homme n’achève pas de détruire tous les sites de nidification.

    Au Ghana, les jours du beau parleur cendré semblent cependant comptés, et son avenir éphémère. Il aura fallu moins de 70 ans pour que la majeure partie de sa population disparaisse dans le monde. L’électro-choc fera-t-il prendre conscience au gouvernement de l’urgence de la mise en place de mesures de protection efficaces ? Dans un pays déjà touché par de grandes difficultés économiques, la dimension écologique peut-elle réellement peser dans la balance ? Le Ghana est-il prêt à renoncer à l’aspect financier que représente la vente d’oiseaux sauvages ? Quelle ressource alternative la population locale pourrait-elle trouver pour gagner sa vie ? Quelles solutions pourraient être salutaires au gris du Gabon pour lui éviter de disparaître ? Les mois qui viennent nous le diront. Dans le délai, nous ne pouvons que croiser les doigts et essayer d’y croire encore.

    Le dernier souffle du perroquet gris du Gabon au Ghana

    Sources :

    https://www.cites.org/

    http://www.parrots.org/

    http://www.animaltia.com/

    http://www.birdchannel.com/

    http://voices.nationalgeographic.com/

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