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    L’alimentation du Pyrrhura molinae à l’état sauvage

    L'alimentation du Pyrrhura molinae à l'état sauvageLes psittacidés vivant dans les zones tropicales se nourrissent en fonction des ressources naturelles disponibles au fil des saisons. Certains sont particulièrement habiles pour rechercher de la nourriture et construire leur nid, d’autres ont des aptitudes plus vastes, incluant une variation de leur alimentation au cours des saisons suivant ce que la nature met à leur disposition.

    Les Conures ont pour leur part la faculté d’avoir un régime alimentaire flexible qui va du nectar jusqu’aux graines. Elles peuvent donc être prédatrices de graines et vecteurs de pollinisation pour certains végétaux, même si certaines d’entre elles causent de gros dommages sur les fleurs. Par conséquent, il se pourrait aussi qu’elles contribuent à ré-ensemencer leur environnement, par le biais des déchets de fruits contenant des graines qu’elles jettent à terre lors de leurs repas. Le genre Pyrrhura regroupe des espèces de petite taille vivant dans des forêts tropicales denses et sèches. On le rencontre jusqu’à 2000 mètres d’altitude. Seuls Pyrrhura frontalis, le Pyrrhura picta et le Pyrrhura rupicola avaient véritablement fait l’objet d’une étude scientifique jusque là.

    L'alimentation du Pyrrhura molinae à l'état sauvageLa Conure à joues vertes, ou Pyrrhura molinae, est répandue à l’Ouest du Brésil, en Bolivie et en Argentine. Elle occupe les forêts sèches secondaires. En dépit de son caractère plutôt commun, on dispose de très peu d’informations la concernant sur le plan alimentaire. Il est possible que le caractère saisonnier des aliments disponibles dans leur habitat naturel conduise leur régime à évoluer tout au long de l’année, d’autant plus que ces zones ont été largement transformées par l’homme en pâturages et champs cultivés. Aussi un scientifique a-t-il décidé d’étudier la relation entre l’aspect saisonnier des plantes dont elle se nourrit et son comportement alimentaire.

    Des observations ont eu lieu dans une forêt de feuillus située à près de 130 mètres d’altitude. Une partie de ce secteur est néanmoins perturbée par l’exploitation forestière, laissant peu à peu apparaître des clairières artificielles. Avec une température moyenne de 25°C, la végétation locale compte des arbres à feuilles caduques mesurant entre 8 et 13 mètres. Les principaux sont : Aspidosperma pyrifolium (cf photo ci-contre à droite), Miracrodruon urundeuva, Tabebuia impetiginosa (cf photo ci-dessous à gauche), Ceiba boliviana, Cereus peruvianus, Anadenanthera colubrina et Ficus calyptroceras. Plusieurs figuiers ont été marqués puis observés régulièrement à distance entre juin 1999 et juin 2000. La quantité de figues et de fleurs a également été estimée visuellement et consignée.

    L'alimentation du Pyrrhura molinae à l'état sauvagePour connaître les habitudes alimentaires du Pyrrhura molinae, l’étude a été menée entre 6 et 11 heures le matin, et de 15 à 18 heures l’après-midi, ce qui correspond aux moments de grande activité de cette perruche. Pour chaque sujet se nourrissant, différents paramètres ont été notés :

    • variété d’arbre
    • ressources alimentaires disponibles (fleurs ou fruits)
    • partie consommée (pétales, nectar, pulpe ou graines)
    • nombre de Conures à la recherche de nourriture simultanément
    • date et heure.

    Les conclusions nous apprennent que le régime alimentaire du Pyrrhura molinae est « généraliste », car sa nourriture est variée (depuis le nectar jusqu’aux graines) et puisée chez différentes espèces d’arbres, tout comme les autres espèces du genre observées ailleurs. L’autre caractéristique commune est la consommation importante de fruits charnus disponibles en grande quantité, qui contraste avec l’utilisation modérée d’un large éventail d’espèces végétales. Néanmoins, l’aliment principal de chaque espèce étudiée varie d’une zone géographique à l’autre, mais aussi d’une espèce à l’autre.

    Les Brotogeris chiriri, ont également été observées sur le site en grand nombre, se nourrissant de fruits de P. heptaphyllum. En dépit des huit mois de saison sèche au cours desquels il pleut beaucoup moins, le Pyrrhura molinae reste sur place essentiellement pour trouver des figues. La consommation importante qu’il en fait démontre l’importance de ce fruit dans les forêts saisonnières du Brésil. La figue semble permettre aux oiseaux frugivores de survivre dans cet habitat en période de famine.

    L'alimentation du Pyrrhura molinae à l'état sauvage

    Source : Journal brésilien de biologie, mai 2007

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