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    Lapin contre tortue en Chine, ou pourquoi Jean de La Fontaine avait raison

    Lapin contre tortue en Chine, ou pourquoi Jean de La Fontaine avait raisonUn fait « d’hiver » qui s’est produit sur les pentes neigeuses de la province du Henan dans le centre de la Chine, a créé la surprise dimanche dernier, le 12 janvier. Au cours d’une compétition de ski organisée pour des animaux de compagnie accompagnés de leurs maîtres qui les tenaient en laisse, une tortue a battu à plate couture …un lapin. La célèbre fable de Jean de La Fontaine n’en est désormais plus une, puisqu’elle vient d’entrer en collision avec la réalité. Mais comment cela est-il possible ?

    Comment une tortue, engoncée dans sa carapace, alourdie  par son carcan d’écailles et ralentie dans ses mouvements, a-t-elle pu river son clou à un lapin dont la puissance de propulsion des pattes arrières n’a d’égal que sa fulgurance ? La presse chinoise a donné sa propre version des faits : « Comme le lapin a surtout montré son goût pour les sauts, sans suivre les instructions de son maître, il s’est fait dépasser par la tortue ». Cette interprétation a de quoi laisser pantois…Est-ce réellement, comme cela est donné à entendre, l’esprit d’obéissance et de discipline qui a permis  à la tortue de triompher, tandis que le lapin aurait été victime de son esprit subversif et transgressif ?

    Lapin contre tortue en Chine, ou pourquoi Jean de La Fontaine avait raisonAnthropomorphisme que tout cela. Voici la véritable histoire du lapin et de la tortue. Pour commencer, il n’est pas dans la nature d’un lapin de progresser en ligne droite. S’il est heureux et confiant, il va batifoler à gauche et à droite en bondissant de manière désordonnée. Si, au contraire, il est stressé ou en alerte, il va s’enfuir en zigzag pour dérouter le prédateur éventuel. C’est le prédateur qui court droit sur sa proie, et non la victime qui fuit. Donc la trajectoire rectiligne de la course conçue par le prédateur qu’est l’homme est d’emblée un handicap pour notre concurrent à longues oreilles.

    Qu’en est-il de notre tortue ? Difficile pour elle de slalomer avec tout son attirail sur le dos. Prendre un virage est chose malaisée pour elle, c’est un luxe qu’elle ne s’octroie qu’en cas d’obstacle infranchissable ou de nécessité première. Une trajectoire rectiligne est donc parfaite pour elle. De plus, la tortue possède la particularité d’être dépourvue de diaphragme. Pour pouvoir respirer et oxygéner ses poumons et son cœur, isolés dans leur boîte d’écailles, la tortue doit activer ses pattes, autant dire marcher. Pour que les pompes cardiaque et respiratoire fonctionnent à plein régime, notre concurrente à maison portative doit marcher régulièrement et le plus longtemps possible. Et comme chacun sait, une ligne droite est un chemin plus court entre deux points donnés qu’une ligne brisée…

    En définitive, on aurait tort de s’étonner de la victoire de la tortue. Etant données les circonstances, elle était logiquement prévisible. Ce qui semblait un handicap pour elle s’est avéré un atout, et vice-versa pour le lapin. Ce dernier a bonne mine avec sa légèreté, tandis que la tortue fait fureur avec « son train de Sénateur ». Nos concurrents sont tous les deux le produit de leur nature  et il ne peut en être autrement…à ce qu’il paraît.

    Lapin contre tortue en Chine, ou pourquoi Jean de La Fontaine avait raison

    Sources :

    http://tempsreel.nouvelobs.com/

    http://www.liberation.fr/

    http://www.leparisien.fr/

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