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    Les ailes du petit Rhinolophe

    Les ailes du petit RhinolopheLe petit Rhinolophe est une toute petite chauve-souris longue de 5 centimètres environ, possédant une envergure ne dépassant pas les 25 centimètres. Il arrive parfois que ce Microchiroptère s’installe en colonie dans notre maison sans y avoir été invité.

    On  découvre généralement le petit Rhinolophe en hiver, suspendu au plafond dans l’obscurité de notre cave ou de notre grenier, en train de reposer auprès de ses congénères, formant une grappe de vilains fruits sombres, entièrement ensevelis sous leurs ailes.

    Ces ailes dont la seule évocation ramène à la vie tant de croyances et de peurs enfouies… Ces ailes sombres si inquiétantes, rappelant davantage celles d’un dragon que celles d’un ange avec leur découpe en pointes, leur conception membraneuse, griffue et crochue, qui font de la chauve-souris un être rampant et vil lorsqu’elle est au sol, si peu naturelles pour un mammifère qu’elles sont forcément l’œuvre du Diable… Ces ailes qui possèdent, dit-on, la malédiction de s’accrocher dans les cheveux pour ne plus lâcher prise et nous emprisonner, telle une toile d’araignée…

    Les ailes du petit Rhinolophe  Les ailes du petit Rhinolophe

    Les ailes du petit Rhinolophe

    Mais les appréhensions de la nuit s’évanouissent lorsque le jour paraît. Le printemps et son renouveau chassent ces idées noires, et la venue de l’été nous dévoile enfin ce que renferment ces cocons infernaux.

    Les ailes s’entrouvrent sur une mère et son unique petit de l’année, étroitement entrelacés l’un dans l’autre. Le patagium et l’uropatagium qui constituent le tissu membraneux des ailes, forment alors un réceptacle très doux qui protège, réchauffe et réconforte le nouveau-né, de la mise-bas jusqu’à sa totale indépendance, pendant environ six à huit semaines. A la naissance, l’uropatagium, situé entre les pattes-arrières et la queue, permet de recueillir le nouveau-né, si par malheur il ne s’accroche pas immédiatement à sa mère.

    Tant que le juvénile n’est pas sevré, les ailes laissent entrevoir deux têtes renversées l’une par rapport à l’autre, puisque le petit est accroché aux mamelles. Dès qu’il est sevré, le chauve-souriceau se retourne pour tenir sa tête tout contre celle de sa mère, et les deux paires d’oreilles forment alors un papillon…

    Les ailes du petit Rhinolophe ne sont plus, tout ce temps durant, qu’un pur instrument de tendresse et sollicitude maternelle.

    Les ailes du petit Rhinolophe Les ailes du petit Rhinolophe

    Les ailes du petit Rhinolophe

    Et lorsque survient l’heure de l’envol, les ailes du petit Rhinolophe se déploient pour se révéler un moyen de locomotion extrêmement sophistiqué.

    Les ailes du petit RhinolopheElles ne s’accrochent pas dans les cheveux, puisque le petit Rhinolophe est capable de détecter un fil de 0,1 millimètre à 10 mètres de distance, grâce au système d’écholocation dont il est pourvu. En émettant des ultrasons qui lui renvoient un écho en cas d’obstacle, le petit mammifère volant nous frôle tout au plus de ses ailes, dont le battement rapide et silencieux rappelle celui du papillon.

    Ces ailes à la capacité de régénérescence surprenante, allient de surcroît à leur légèreté une extrême sensibilité. Finement innervées et richement irriguées, elles sont capables de prendre la mesure du vent, de la température et de l’humidité, permettant ainsi à notre petit Rhinolophe d’optimiser son vol et d’économiser son énergie.

    N’ont-elles pas d’ailleurs inspiré les premières machines volantes conçues par l’homme ?

    En forte régression en France et en Europe depuis quelques décennies, le petit Rhinolophe est une espèce protégée.

    On ne l’accueille plus désormais chez soi en lui clouant les ailes sur la porte de la grange, mais en cohabitant avec lui, et en acceptant de partager avec lui un bout de sa cave ou de son grenier tout en veillant à ne pas le déranger. Ce petit insectivore porte-bonheur (on le surnomme le petit Fer à cheval en raison de la forme de sa feuille nasale) se montrera de bonne compagnie, voire familier en sachant reconnaître notre voix, et nous rendra bien des services en nous débarrassant des insectes nuisibles comme les moustiques par exemple, si nous lui accordons le bénéfice d’une paix qu’il a, somme toute, bien méritée.

    Les ailes du petit Rhinolophe

    Remerciements : un grand merci à Michel Giraud pour avoir aimablement partagé avec nous les photos qu’il a prises de ses locataires ailés.

    Sources :

    http://fr.wikipedia.org/

    http://www.corif.net/

    http://www.franceinter.fr/

     

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